Sunday, July 27, 2008

Here's a piece from Le monde. To me, its mostly mumbo jumbo. All I can recognise are two names: Tushar Gandhi's and mine.

If anyone cares to translate, she will get a favourable mention on this blog. (What else can a journalist offer?)



Tushar Gandhi, profession arrière-petit-fils
Gandhi, c'est lui. Lui que les journalistes appellent pour obtenir des informations sur la vie du Mahatma. Lui qui commémore, à Bombay, le 60e anniversaire de son assassinat, mercredi 30 janvier. Lui que les marques du monde entier contactent pour être autorisées à exploiter l'image de son arrière-grand-père. "Je suis son emblème. Un peu comme la mascotte des Jeux olympiques. Une mascotte qui ne fait pas de sport, mais qui est dans tous les médias", avoue sans honte celui qui veut défendre la philosophie du Mahatma dans une Inde en pleine modernité.
Tushar Gandhi est loin de ressembler à son illustre ancêtre. Sa voix grave et son corps massif sont à l'exact opposé de la maigre silhouette de son arrière-grand-père. Cela n'empêche pas certains de ses concitoyens de lui toucher les pieds en signe de respect. "C'est comme s'ils croyaient toucher ceux du Mahatma. Cela me met très mal à l'aise."

Tushar Gandhi ne sait pas exactement où il est né. Sa mère a accouché il y a 48 ans dans le compartiment de première classe d'un train reliant deux gares du Maharashtra, dans la région de Bombay. Mais ses origines tiennent dans son seul nom. Dès sa plus tendre enfance, son arrière-grand-père, remplit son existence. Il réclame des histoires de princes et d'aventuriers à sa grand-mère ? Elle ne fera que lui conter les épisodes de la vie du Mahatma. Il veut répondre aux coups donnés par ses camarades de classe ? Sa grand-mère lui intime l'ordre de ne pas leur répondre par la violence. Voilà pourquoi, lorsque sa mère vient le chercher à l'école, elle le retrouve souvent en train de se faire battre par les élèves de sa classe. "Ces événements auront eu au moins le mérite de me rapprocher de mon arrière-grand-père", concède-il en souriant.

Tushar Gandhi n'a connu que les cendres du héros de son enfance. Le souvenir de la poussière sacrée lui glissant entre les mains le rend encore tout tremblant. "Mon corps vibrait", se souvient-il. C'était en 1997. Il venait de découvrir l'une des rares urnes contenant les cendres du Mahatma, dans le coffre d'une banque de l'Orissa. Au terme d'une longue bataille juridique avec l'administration indienne, le coffret était finalement vidé à la rencontre de deux fleuves sacrés, le Gange et la Yamuna, comme Gandhi l'aurait souhaité. Lui qui détestait les reliques et avait la hantise d'être idolâtré.

Pourtant, en Inde, Gandhi est bien devenu un dieu. Les musées qui portent son nom ne cessent de se multiplier dans le pays. "Gandhi est vénéré, mais ses idées sont inconnues et son rêve abandonné", déplore son arrière-petit-fils. Pour propager sa philosophie, il a créé un site Internet regroupant toutes les archives existant sur Gandhi.

Inévitablement, la vie du Mahatma se confond avec celle de Tushar Gandhi. Lorsqu'on l'appelle sur son téléphone portable, l'hymne préféré du Mahatma est diffusé en guise de tonalité. Dans le salon de son appartement de Bombay, où il vit avec sa femme et ses deux enfants, l'image du petit homme frêle enveloppé d'une tunique banche est partout. En photo, en figurine de bronze posée sur le téléviseur ou encore en dessin sur une porcelaine installée sur le buffet.

Pour transmettre son héritage, Tushar Gandhi n'avait sans doute pas d'autre choix que de s'imprégner de l'existence de celui qui avait coutume de dire : "Ma vie est mon message." Il a quitté son emploi de graphiste pour se consacrer entièrement à la recherche des plus petites anecdotes concernant son arrière-grand-père et mieux le faire connaître. On apprend ainsi que l'illustre ancêtre a été un précurseur dans la protection de l'environnement. "Il avait l'habitude de coller les lettres l'une sur l'autre pour écrire sur le verso vierge. Ça le terrifiait d'imaginer que l'on pouvait gâcher autant d'arbres. Le seul fait que nous n'ayons pas conscience des conséquences de nos actes individuels l'inquiétait", assure-t-il.

Gandhi n'appartient pas qu'à l'histoire. C'est aussi une marque gérée avec soin par son arrière-petit-fils qui, après avoir tenté de l'exploiter commercialement au bénéfice de la fondation Mahatma Gandhi, créée en 1997, y a renoncé sur fond de polémiques. Aujourd'hui, il autorise uniquement les publicités qui ne sont pas en contradiction avec les principes du père fondateur de l'Inde. Lorsque le constructeur allemand Audi lui a demandé l'autorisation d'utiliser l'image de son arrière-grand-père pour une publicité, le refus a été catégorique : "Vous imaginez Gandhi vendre une voiture de luxe allemande ? Si la voiture avait été hybride, respectueuse de l'environnement, j'aurais certainement accepté." En bon gestionnaire de marques, Tushar Gandhi défend la sienne : "Gandhi est la marque la plus populaire au monde. Soixante ans après sa mort, il est le seul homme susceptible de déclencher un acte d'achat partout dans le monde."

Le pouvoir évocateur de cette marque explique l'entrée en politique de Tushar Gandhi. Il a été contacté par le Parti du Congrès, auquel appartenait le père de l'indépendance de l'Inde lors de sa lutte contre la colonisation britannique. Mais ça a été rapidement la désillusion. Le parti a refusé de l'investir dans le village natal de son arrière-grand-père, au motif que sa caste lui aurait fait perdre de nombreuses voix, alors même que Gandhi, tout au long de sa vie, avait combattu la ségrégation des castes. "Tushar n'aurait jamais dû rentrer en politique. Tout l'art de Gandhi était justement de faire de la politique sans être un politicien", regrette Seema Kamdar, une journaliste basée à Bombay.

Désormais, Tushar Gandhi consacre son temps à des projets humanitaires dans les villages, "ces lieux désertés par le boom économique du pays", et multiplie les conférences. Certaines de ses déclarations choquent et sont sévèrement critiquées. Lorsque, par exemple, il avoue publiquement qu'il n'est pas végétarien, comme l'était son arrière grand-père. "Une offense gratuite et inutile lorsqu'on fait partie de sa famille", déplore Jitendra Desai, membre d'une organisation gandhienne basée à Ahmedabad.

Son livre sur l'assassinat de Gandhi a suscité les réactions les plus violentes. Let's Kill Gandhi ! ("Tuons Gandhi !") met en cause un groupe de Brahmanes, la caste des prêtres hindous, dans la préparation de l'assassinat de Gandhi. L'effigie de Tushar a été brûlée et il a reçu des menaces de mort. "J'ai clamé haut et fort que ce serait un honneur d'être assassiné, comme mon arrière-grand-père, pour avoir défendu mes idées", répond Tushar Gandhi. Ce qui l'inquiète davantage, c'est plutôt ce cauchemar fait récemment, et dans lequel le monde entier avait oublié Gandhi. Sans sourciller, il ajoute : "Si cela arrivait, je préférerais mourir."

Tushar Gandhi.

Julien Bouissou, Le Monde, 31.01.08

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/01/30/tushar-gandhi-profession-arriere-petit-fils_1005359_3216.html#ens_id=1005283

1 comment:

a1 said...

I got bored after a few paras and skipped to your quote, but it's basically all about TG, how he is the defender of his great-grandfather's image, how he was born on train, etc etc. Then naturally a sole sceptical voice saying "Tushar should never have gone into politics". :)